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Kenya : vent contraire aux pays des coureurs

21 août 2012

Au pays des coureurs qui filent comme le vent, on fait grise mine… Le Kenya ne ressort qu’avec 2 médailles d’or des JO de Londres. Pourtant, ce ne sont pas les talents qui manquent dans cette « corne d’abondance » de l’Afrique.

Maigre bilan et déceptions

La sélection est même rude: un coureur comme Patrick Makau (recordman du monde du marathon, il y a quelques mois de cela) est resté sur le carreau ! A charge pour les élus de montrer le meilleur visage possible aux JO pour faire briller la nation.

A Londres, seulement 2 victoires au compteur et un visage bien terne. Des kenyans « semi-combattifs « , comme sur le 1500m, où on a vu l’un d’entre eux abandonner en série après une légère bousculade dans l’emballage. En finale, le favori Asbel Kiprop termine bon dernier, détaché du reste du peloton. Sur les épreuves de 5000m et 10 000m, pas de répondant aux finish de Mo Farah, ainsi qu’à ceux de Dibaba ou Defar… Et pas de victoire non plus sur le marathon homme et femme où toute l’année ils collectionnent les victoires dans les plus grandes épreuves.

Les seuls points positifs sont Ezekiel Kemboi sur le 3000m steeple, qui a sauté dans les bras du français Mahiédine Mekhissi (2nd), et David Rudisha qui a impressionné tout le monde sur le 800m par sa classe et sa superbe performance (1’40″91, RM).

 

Une gestion défaillante

Au Kenya, on s’étonne de la gestion catastrophique du comité olympique. Un journaliste évoque entre autre des individus qui n’ont jamais mis le pied dans un stade kényan accrédités comme coach ou kinés. Quelques athlètes ont même avoué être arrivés à Londres alors qu’ils n’étaient pas remis de blessures…

 

Un côté obscur

Dans le Sport Et Vie n°133 (juillet-août 2012), un journaliste allemand spécialiste des affaires de dopage, est parti mener l’enquête dans un centre d’entraînement au Kenya. Il s’est fait passé pour un agent de coureurs européens en stage dans le pays, à la recherche d’un endroit sûr et discret pour effectuer des transfusions sanguines. Il a été mis en contact avec le médecin de Pamela Jelimo (championne olympique du 800m à Pékin) qui lui a tout expliqué des pratiques en vigueur et où il devait s’adresser pour effectuer ses opérations… Ce médecin lui proposa aussi de le fournir en hormone de croissance comme il le faisait pour de nombreux coureurs étrangers.

A la lecture de cet article, on ne peut être que stupéfaits. Les coureurs kenyans seraient eux aussi touchés par ce fléau ? Les révélations ne sont pas finies.

On apprend aussi que Patrick Makau est client d’une officine de santé à Nairobi, où l’on peut facilement se procurer de l’EPO… A Kapsabet, un directeur déclare qu’il fournit de l’EPO aux meilleurs coureurs kenyans en leur expliquant comment éviter les contrôles quand ils sont à l’étranger. Il précise qu’ici ils n’ont pas à s’inquiéter, les contrôles anti-dopage sont de toute façon rarissimes.

 

Le Kenya semble bien en crise et on ne peut savoir à quel point les coureurs sont touchés. Il semblerait que ce pays où foisonnent les talents dès le plus jeune âge soit atteint malgré tout par « la magie noire » provenant des pays plus développés. La lutte contre le fléau du dopage s’étend au monde entier et la nécessité de résultats est sans doute poussée par des influences économiques.

Avec une telle organisation, l’ordre peut difficilement régner et les athlètes performer sereinement. Espérons que le pays sache tourner le dos à ses problèmes pour pouvoir à nouveau briller dans ce sport « roi » et vital pour eux qu’est la course à pied.

 

Mathieu Bertos

Août 21, 2012anouk
Bidons, ceinture porte-bidons, hydrobags : faire le bon choixCoach et mari, un "2 en 1" qui fonctionne bien ! ;-)
Comments: 5
  1. setphan
    16 octobre 2012 at 12 h 22 min

    LES ATHET KENYAN EN FRANCE SE DES CHAMPION DU MONDE ELLE SAVOIR (epo) il son rarement controle

    ReplyCancel
  2. Mathieu
    6 octobre 2012 at 1 h 24 min

    Mo Farah n'est pas souvent à Iten je pense, avec ces stages (Font Romeu juste avant les JO) et l'Oregon aux USA (il fait partie de l'équipe de Salazar avec Galen Rupp). Une connaissance l'a dailleurs vu là bas en cours d'année également.

    La fédé kenyane a fait un peu n'importe quoi il faut le dire, et les enquêtes de ce monsieur sont réelles quand aux possibilités de dopage.

    Par contre concernant les conflits, effectivement c'est une raison qui n'est pas abordée ici, mais qui est juste vous avez raison, car certains de ces coureurs sont loin d'être sereins, courent autour de chez eux avec les armes à porté de main si besoin en était.

    Sur l'article, un principal point d'accès a été légèrement développé mais nous n'avons pas la prétention ici de faire dans l'histoire du conflit territorial

    ReplyCancel
  3. Eryck
    4 octobre 2012 at 14 h 46 min

    Rudisha est me semnle t il un Kalenji, il s'entraine a Iten. Le kenya est un pays stable et démocratique, prochaine présidentielle en decembre 2012. Les troubles dans le pays sont dus au mouvement islamiste somalien en représailles à l'action de l'armée kenyanne en Somalie. Ne melangeons pas tout...les resultats des kenyans à londre sont aussi du au fait que la federation avait regroupé les selecvtionnés loin des coachs seuropéens. J'ai bien écrit COACH, l'athletisme est le sport national au kenya c avec un vivier potentel enorme et des conditions exceptionnelles pour s'entrainer (cf Mo farah vit pratiquement à ITEN...)
    Eryck

    ReplyCancel
  4. Mathieu
    30 août 2012 at 1 h 11 min

    Merci pour votre apport d'information. Les conflits semblent bien semer le trouble dans ce pays, ainsi qu'une certaine corruption et défaillance du système kenyan

    ReplyCancel
  5. Claire
    29 août 2012 at 16 h 48 min

    La "magie noire" ne peut pas etre seule explication à la défaillance kenyane : le pays souffre des conflits politiques et ethniques depuis plusieurs années . Et malheureusement les sportifs s'en mêlent, puisque pour montrer leur opposition au Premier Ministre, certains Kenyans de l'ethnie Kalenjin ont choisi de ne pas performer. Rudisha qui est d'une autre ethnie s'est d'ailleurs exprimé sur Le fait de ne pas meler sport Et politique. Ajouter a cela une corruption débridée : pourquoi certains sont qualifiés s'ils sont blessés ? Ont-ils privilégié des courses qui paient pour arriver aux JO blesses?
    À chacun de se faire son opinion!

    ReplyCancel

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