Si vous avez lu notre article précédent, vous aurez compris qu’une consommation importante d’alcool est néfaste pour les performances et la récupération.
Et pourtant, la consommation d’alcool est un phénomène largement répandu dans la communauté des runners !
Tenez-vous bien, une étude de 1996 (1) reportait déjà que les coureurs masculins consommaient environ 14 verres par semaine contre un peu plus de 5 verres pour la population générale.
La bière et le vin les plus plébiscités à juste raison
Il y a quand même des choses positives comme une bonne pinte de bière bien méritée après une compétition ou un gros entraînement ! Un rituel pour beaucoup n’est-ce pas ?
Pour Mathieu, 2 h 59 min au marathon de Berlin 2016, « il y a même beaucoup plus de points communs que l’on pense entre un run entre potes et un apéro : c’est souvent les mêmes discours que l’on aborde et on peut même enchaîner un run avec un apéro ». Ce dernier admet tout de même avoir stoppé l’alcool 10 jours avant son record perso sur la distance.
A juste titre d’ailleurs puisque même si la bière est riche en eau (plus de 90% d’eau), glucides, flavonoïdes (substances protectrices aux niveaux cellulaire et cardiovasculaire), minéraux (surtout magnésium et potassium) et vitamine du groupe B, sa teneur en alcool (4,7° de degré moyen et 38 g d’alcool en moyenne par litre) en fait un apport calorique non négligeable et empêche la réhydratation à cause de son effet diurétique.
Par contre, cet effet disparaît si la bière est sans alcool ou contient jusqu’à 2% d’alcool (2). Vous pouvez donc vous faire plaisir avec une bière sans alcool (moins de 1,2% d’alcool, conformément à la législation Française en vigueur) et pourquoi pas avec la Run’Hard ; une bière conçue par des sportifs et pour les sportifs enrichie de fleurs et plantes des Alpes.
Bien qu’également calorique et riche en alcool, le vin a tout de même des bienfaits sur la santé grâce à sa forte composition en resvératrol, un polyphénol de la classe des stilbènes.
Une consommation modérée équivalent à 14 verres de vin par semaine pour un homme et à 9 verres pour une femme réduirait par exemple le risque de diabète de 43% pour les hommes et de 58% pour les femmes (3).
Etonnamment, c’est exactement la quantité de verres reportée par l’étude que nous avions vu en préambule. Les coureurs ont-ils du nez ?!
Plaisir et partage contre frustration
Que ce soit pour le vin ou la bière, tout le monde s’accorde pour mettre en avant le côté plaisir et partage. Il n’y a pas de mal à se faire du bien n’est-ce pas ? Surtout quand on passe un bon moment en famille ou avec les copains.
En fait, c’est comme l’entraînement, tout est une question de dosage car c’est la dose qui fait l’excès. Demandez à François D’Haene, ancien viticulteur et un des meilleurs ultra-traileur au monde : « avec de la modération et avec l’habitude, on peut tout à fait boire du vin. Je ne vais pas non plus m’interdire de boire un verre la veille d’une course. Ce serait même peut-être l’inverse, la privation, qui serait plus pénalisante ».
Clovis, coureur de bon niveau, est aussi du même avis : « se priver sur plusieurs semaines des choses que j’aime me serait beaucoup plus préjudiciable je pense que l’importance du gain. Ce discours en tant que compétiteur mais non professionnel bien sûr. Dans le cas d’un objectif très précis, il faut lever le pied » et moins lever le coude.
Qu’en retenir ?
En conclusion, si une consommation importante d’alcool est néfaste pour les performances et la récupération des sportifs ; ce n’est pas un petit verre, qui plus en bonne compagnie, qui va vous faire du mal.
Il faut juste boire avec modération et privilégier de préférence les boissons à faible teneur en alcool.
Par ailleurs, veillez à bien vous hydrater avec de l’eau minérale tout au long de la journée et optez pour un lait chocolaté après un entraînement important car c’est bien elle la meilleure des boissons de récupération (4).
Par Jérôme Sordello
Références :
1-Gutgesell, Timmerman, Keller. Reported alcohol use and behavior in long-distance runners. Med Sci Sports Exerc. 1996
2-Shirreffs, Maughan. Restoration of fluid balance after exercise-induced dehydration: effects of alcohol consumption. J. Appl. Physiol. 1997
3-Tolstrup et al. Alcohol drinking patterns and risk of diabetes: a cohort study of 70,551 men and women from the general Danish population Diabetologia. 2017
4- http://www.cerin.org/actualite-scientifique/apres-effort-lait-rehydrate-mieux-que-boissons-glucidiques-classiques.html
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