Je suis un fervent défenseur de la marque aux 3 bandes depuis la découverte de la Boston 2. Autant dire que j’attendais la Boston 5 au tournant . En effet, à mon sens la Boston 4 était la chaussure qui compilait toutes les qualités. Aussi efficace sur route que sur sentier, une durée de vie très très très longue (ma paire la plus ancienne de boston 4 dépasse les 2500km au compteur), un drop idéal et une association amorti/dynamisme au top.
En un mot, la chaussure de running parfaite … enfin pour moi et un bon nombre de patients coureurs convertis. Certes, il y a un peu de parti pris, mais entre mon expérience de cabinet et les nombreux retours de mes patients aussi bien marathoniens, cent-bornards, triathlètes et mes 7000km de l’an passé (dont plus de 5000km en boston), il n’y a pas photo, la adidas Boston 4 était LA chaussure de running universel.
J’étais du coup extrêmement curieux de l’apport de la technologie Boost sur ce modèle. Pour dire la vérité, j’ai été refroidi sur cette technologie à la sortie de l’Energy Boost lancée en fanfare en mars 2013. Si vous étiez coureur d’avant pied ou médio-pied, cette chaussure était pour vous, mais pour 75% des coureurs, elle ne comblait pas les attentes de bon nombre de coureurs. Travail de l’arrière-pied lors de l’attaque au talon, instabilité arrière, bref la copie était à mon sens à revoir. J’attendais donc avec impatience l’alliance de ces 2 éléments : Boston + Boost.
Alors n’y allons pas par quatre chemins. Cette chaussure est une fois de plus très réussie. Si je devais la résumer en une phrase, celle qui conviendrait le mieux serait : “Comment courir en Adios confortablement et surtout longtemps, essayez la Boston“.
Cette chaussure est véritablement très confortable. Étroite sur l’avant-pied (coureur au pied large, n’hésitez pas à prendre 1,5 à 2 pointures de plus), son mesh ultra-respirant vous permettra de courir par tout temps. A fortiori par temps pluvieux, car son séchage sera très rapide. Côté dynamisme, toutes les qualités des derniers modèles adidas route s’exprime pleinement. Adios, Boston, même combat. Cette chaussure est faite pour se faire plaisir à grande vitesse, voire à très grande vitesse. La semelle continentale permet une super accroche sur sentier et terrain humide.
Mais une ombre au tableau idyllique fait son apparition : Sa longévité. En effet, je ne rédige que peu d’articles et en général j’attends au moins 600-700km pour donner un avis définitif. Et sur ce point, j’avoue être déçu. Cette technologie Boost est censée améliorer la longévité de la semelle, mais c’est tout l’inverse. L’ancien Blown Rubber couplé à l’adiwear durait vraiment très longtemps. Seules les semelles extérieures latérales (pour coureur supinateur) et médiales (pour coureur pronateur) avaient tendance à s’user mais sans impacter l’amorti au talon. Mais pour la Boston 5 c’est tout le talon qui travaille et du coup après 400km, je retrouve les défauts de la première energy Boost. Une oscillation du talon à l’attaque du pied et du coup une compensation qui sera réalisée par les muscles du mollet donc autant dire que pour du long je l’oublierais. Je la conserve pour des sorties jusqu’au semi mais je ne me risquerais pas de courir un 100km après 400km de course avec. Et vu son prix, c’est très regrettable.
En conclusion, je ne m’équiperais pour la saison 2015 qu’avec mon vieux stock de Boston 4 (pour le 177km de l’ultra-marin et le spatathlon ou l’enchainement 100km de Millau/100km d’Amiens) et d’une ou 2 paires de Boston 5 (pour le marathon de Paris par exemple et le 80km de l’écotrail de Paris).
Cette chaussure est un paradoxe à elle toute seule. Une amélioration technologique au profit d’une détérioration de sa longévité. Il serait intéressant que certaines marques arrivent à comprendre qu’amélioration technologique n’est pas toujours signe de progrès pour l’utilisateur. Et dès lors que des modèles fonctionnent très bien tant au niveau du ressenti des coureurs que de leurs ventes, ces derniers ne devraient pas être arrêtés.
Fabrice BEDIN (Ostéoapthe DO)
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