Évaluer une paire de chaussures est parfois tout aussi difficile que juger un tableau de Picasso, tant les formes et la géométrie, donc les différentes caractéristiques, peuvent parfois décontenancer le coureur. Surtout pour des pompes de trail. Terrain sec ou gras, technique ou roulant ? Un vrai casse-tête…
Ce n’est pas le cas de l’Adrenaline ASR 11, de chez Brooks, qui a pour mérite d’amener son homme… partout. En quatre mois de test, la dernière-née de la gamme Adrenaline, au design agréable (c’est toujours un plus) et à la jolie couleur Mars-Poseïdon-Mango (comprenez rouge, mais pas un rouge tape-à-l’œil), aura goûté à la terre rouge abrasive du lac de Salagou (près de Montpellier), aux pistes forestières et aux monotraces techniques des Templiers, à la boue bien (bien !) glissante de la Saintélyon, aux marches infernales et au bitume du Hong Kong 100… Et a bouffé du caillou du Pic Saint-Loup (toujours près de Montpellier) à l’entraînement. Autant dire des bornes, beaucoup de bornes, sur tout type de terrain, sans que sa semelle extérieure n’en soit véritablement altérée. C’est finalement la toile, sur le dessus du pied, qui a montré les premiers signes de fatigue au bout du bout du crash-test.
Passe-partout mais aussi performante. La technologie ADN dont est équipée l’ASR 11, censée s’adapter à chaque coureur en fonction de sa vitesse ou de son poids, permet de garder un excellent dynamisme et de relancer sa foulée dès que le terrain le permet. Selon la fiche technique de la gamme Support, à laquelle appartient l’Adrenaline, le pied effectue aussi un mouvement de pronation plus vite et sous un angle qui dévie davantage de la normalité… C’est vrai. Flexible, la chaussure s’adapte parfaitement aux torsions imposées par le terrain, protégeant globalement les chevilles fragiles des traileurs. Aussi grâce aux crampons extérieurs accrocheurs de sa semelle qui lui permettent de bien agripper partout. On y revient…
Aspect non-négligeable, le chausson est vraiment confortable, plutôt bien résistant à l’eau et l’ensemble globalement léger (315 grammes) pour un spéciale trail, même si on peut toujours trouver mieux à ce niveau. Un point faible ? Certains utilisateurs auraient aimé trouver une poche à lacets… Pourquoi pas, mais cela n’en fait pas un énorme défaut, d’autant que le lacet n’est jamais récalcitrant. Le seul problème a donc été ce trou qui s’est formé sur le dessus du pied à cause d’une pierre plus grosse que les autres. A ne pas confier aux coureurs à la foulée de sanglier…
Reste le prix. 135 €. Bien moins cher qu’un Picasso et un rapport qualité-prix qui classe l’ASR 11 parmi les produits les plus intéressants du moment dans les rayons !
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