Quand on fait ce constat-là, c’est un coup à rester incrédule et à rendre fou un entraîneur !
On exagère un peu, mais… Avez-vous déjà vécu ce moment ?
La joie, la surprise, le pourquoi
Vous la voyez, cette compétition qui n’était pas prévue ? Ou qui était prévue, mais avant ou après votre objectif principal ? Dans tous les cas, que cela soit un objectif secondaire, un tremplin pour viser plus haut, ou une course détente, il n’y a pas de focus sur une performance, une attente précise.
Et puis d’un coup, ça vous tombe sur le coin du nez : vous avez des supers sensations, la performance sort d’où ne sait où. La joie, l’extase, la surprise ! D’abord chamboulé par un ressenti magique, la surprise est là. Après, vient le temps du pourquoi.
On cherche l’explication : mais comment j’ai fait ? On a envie de retrouver les ingrédients de cette potion, pour avoir la recette du breuvage et faire en sorte de pouvoir la ressortir parce que… c’est tellement cool à vivre ! Et si on peut avoir la formule de la performance, c’est le pied !
Les prépas marathon qui ont du bon
On a plein d’exemples de coureurs qui vont battre leur record sur semi-marathon, voir sur 10 km, au cours d’une prépa marathon. Mais pourquoi cela arrive ? Il peut y avoir en partie le ressort psychologique : on arrive sur une course qui n’a pas d’importance immédiate, on est donc détendu, et l’amorce psychologique est favorable.
Plus concrètement, le travail en endurance suivi de stimulations à allure seuil, c’est parfaitement adapté à un effort aérobie. Les allures en endurance permettent de développer le travail des mitochondries (ces usines qui transforment l’énergie, si l’on doit résumer). Si avec ça, vous développez vos capacités respiratoires, vous devenez efficaces.
Et le volume de kilomètres est aussi un des leviers pour créer des adaptations et nous rendre plus performants. Même sur des efforts plus courts ! Jusqu’au 3000 m (grosso modo) l’aérobie est prépondérant dans l’effort !
Le relâchement et le repos
Une prépa d’objectif peut vous mettre en « tension » : des efforts suivis, rigoureux, l’enchaînement des séances, et l’envie d’un chrono cible le jour J. Ça peut marcher, bien sûr ! Heureusement, sinon, pourquoi tant d’efforts pour se préparer…
Et quelques fois, entre deux cycles, vous vous mettez une course plaisir, et la magie arrive… Pourquoi ? Vous pouvez être plus relâchés, être plus dans l’instant et dans l’écoute de vos sensations. Vous bénéficiez tout de même de semaines d’entraînement qui n’ont pas servies à rien !
Et comme vous y avez ajouté l’élément précédent avec plus de repos, vos « niveaux » remontent. On oublie trop souvent que le progrès c’est aussi dans le repos…
Des leçons à en tirer
Il y a des leçons à tirer de ces moments magiques. Tout ce que l’on vient d’évoquer, ce sont des ingrédients à mettre dans l’entraînement d’une prépa qui peut être trop téléguidée, trop stressante pour le corps, et un abord psychologique moins en « entonnoir », avec la cible du chrono rêvé, et pas autre chose.
N’oubliez pas qu’il y a aussi des objectifs multiples (plusieurs chronos à envisager), factuels, purement pratiques. Être relâché, capter les forces que l’événement peut vous transmettre, laisser sa place au plaisir et aux sensations… Tout en jonglant avec le concret et la capacité à s’adapter aux élements extérieurs.
Une préparation ciblée oui, il faut travailler et développer ses capacités. Il y a un volume à gérer, des zones d’efforts à travailler, une régularité à mettre en place.
Mais il faut avoir en parallèle la capacité à moduler le tout avec le stress extérieur, la récupération, le plaisir des sensations, de repousser ses limites, et plus globalement l’écoute, l’instinct et la quête de sens.
Par M.BERTOS / Photo : Charles Lima

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