La course à pied est une activité essentiellement énergétique.
Ainsi, pour aller plus vite ou tout simplement plus loin, il est important de chercher à diminuer son coût énergétique et d’améliorer donc son économie de course.
L’objet de l’étude
On sait que l’économie de course (ER) et que les capacités neuromusculaires se détériorent lors d’une course prolongée (c’est-à-dire sa durabilité), bien que l’on ignore si les caractéristiques d’entraînement des coureurs influencent cette durabilité.
Par conséquent, une étude* a cherché à comparer la durabilité de l’ER pendant une course de 90 minutes et la diminution des capacités neuromusculaires entre des athlètes pratiquant ou non des courses longues régulières, appariés en fonction de leur statut de performance.
Deux groupes de 13 coureurs masculins ont ainsi été recrutés comme coureurs de longue distance (LDT ; courses longues régulières ≥ 90 minutes) ou de courte distance (SDT ; toutes les courses < 70 minutes) et appariés pour une performance sur 10 km (39 min 10 sec vs 39 min ; consommation maximale d’oxygène (V̇O2max) 56,6 vs 58,9 ml·kg-1·min-1).
Les participants ont effectué des évaluations préliminaires pour déterminer le seuil de lactate (LT) et le V̇O2max, puis, à une autre occasion, une course de 90 minutes à LT. Les gaz respiratoires ont été collectés toutes les 15 minutes, et la force maximale du squat isométrique et le saut en contre-mouvement (CMJ) ont été évalués avant et après la course.
Les changements de RE sont survenus plus tôt et étaient plus importants pour le SDT que pour le LDT, atteignant respectivement +6% contre +3,1% à 90 minutes. La force isométrique au squat (-19,4 contre -12,2%) et la puissance moyenne du CMJ (-6,6 contre +2,2%) ont diminué davantage chez les coureurs SDT que LDT.
Cependant, ces changements n’étaient pas corrélés à la durabilité de l’ER, tandis que des corrélations ont été trouvées entre la durabilité de l’ER et la course la plus longue de la semaine et le volume d’entraînement.
Quelle conclusion ?
En conclusion, cette étude démontre que la présence de courses longues et de volumes d’entraînement plus élevés affecte positivement la durabilité de l’ER et la capacité neuromusculaire chez les coureurs à performance comparable.
Ces résultats fournissent des informations importantes sur la façon dont les caractéristiques d’entraînement peuvent aider à expliquer les différences de durabilité, bien que des études d’intervention soient nécessaires pour confirmer ces résultats transversaux.
Jérôme Sordello
*Zanini, Folland, Blagrove. Regular Long Runs and Higher Training Volumes are Associated with Better Running Economy Durability in Performance Matched Well-Trained Male Runners. Med Sci Sports Exerc. 2025

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