La nouvelle n’a pas manqué de faire réagir la communauté : le PPS (Parcours Prévention Santé) nécessaire à l’inscription d’une course si on n’est pas licencié FFA, sera payant au 1er janvier 2026 (5€) et aura une validité de 1 an (au lieu de 3 mois précédemment).
Historique du PPS
Le PPS est délivré sur internet par la FFA, qui régit les courses hors stade. Après un suivi préventif et pédagogique de vidéos, le PPS est délivré et permet au coureur de s’inscrire à une course.
Ce service gratuit jusqu’à fin 2025 a favorisé et facilité les démarches d’inscriptions, là où avant il fallait avoir un certificat médical délivré par son médecin. On économisait du temps, et une consultation de l’ordre de 25 / 30 €. Cet élément a contribué, courant 2024, à faire exploser les inscriptions, là où le running était déjà en pente ascendante.
Signalons qu’il s’appelera « PASS Prévention Santé » (toujours sous le sigle PPS), et que pour ce prix, il sera valable un an (inutile donc de le faire 3 ou 4 fois par an). Il inclura une assurance de responsabilité civile, des contenus de coaching santé enrichis, conçus avec des experts. Une pratique plus encadrée est donc à portée.
C’est désormais payant…
Et c’est ce qui fait polémique. Dans une société où la taxe essoufle le consommateur, les coureurs voient se rajouter une somme de 5€… C’est symbolique, et donc particulièrement sensible.
Mais prenons du recul : 5€ pour courir toute l’année, ce n’est vraiment pas une somme importante. Les prix de certains produits ou de certains événements font bien plus mal au porte-monnaie que ce Pass. Et il ne faut pas oublier qu’il y a peu, on payait encore ce certificat médical : Il avait valeur de vérification médicale, succincte certes.
Certains étaient bien heureux d’économiser cet argent, et avouait même que la consultation ne permettait pas vraiment de déceler éventuellement un soucis de santé.
Schizophrènes que nous sommes, aujourd’hui, pour 5€, nous râlons, et nous ressortons que, quand même, c’était plus sûr de voir son médecin…
Mais : qui faisait un vrai bilan de santé, même en prévention ? Et qui lit et suit à le lettre les recommandations de ces vidéos ?
Nicolas Martin soulevait le fait que d’une part, il s’étonnait que ce sport puisse se courir sans licence dans une pratique régie par la fédération, et d’autre part, que si on le souhaitait, on pouvait courir gratuitement sans dossards.
Parallèlement, Christophe Bassons pointait le fait que la FFA, délégation de service public, recevait de l’argent de l’état pour cette mission.
Où est la juste mesure ?
La FFA a toujours été un peu à contre-temps de l’évolution du running qui est vraiment exponentielle. Proposer ce Pass pour 5€ rattrape un peu ce défaut, et donc ces 5€ font forcément tiquer les pratiquants qui se voient ajouter une dépense, assimilée à une taxe. On reproche à la FFA de récupérer ainsi plusieurs millions…
Mais la fédération est loin d’être riche. Si on remonte la pyramide, le ministère des sports encore moins. Ce qui est désolant, c’est surtout le politique de l’état concernant la pratique sportive, et l’héritage envolé des JO de Paris qui semblent-ils n’ont eu guère l’effet promis…
Si notre gouvernement augmentait le budget du sport, et de ses fédérations, on aurait sans doute moins de difficultés à faire vivre des organismes, des clubs, des infrastructures. Reste aussi que « l’auto-certification » (en suivant ce PPS) paraît aberrante, et n’a aucune valeur médicale…
Et si, sur ce plan, on arrêtait aussi de contraindre pour pousser les gens à prendre soin d’eux ? Et si, d’eux-même, les pratiquants prenaient les devants pour vérifier qu’ils sont bien aptes en allant voir le médecin, en passant des tests à l’effort, en faisant des bilans ?
Par M.BERTOS / Image : Facebook FFA

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