A l’approche d’un objectif important d’une saison, il y a plusieurs choses à mettre en place, qui font partie d’une répétition générale.
On vous a déjà parlé ici des compétitions qui préparent à l’objectif (article ici). Il faut les placer suffisamment en amont, elles doivent être bien négociées mentalement (se mettre dedans, répéter une stratégie, s’entraîner, etc) et ne doivent pas demander une implication trop forte sur le plan émotionnel. Cela fait partie de la période pré-compétition, de la mise en place générale précédant l’objectif principal.
Puis on arrive sur la période d’affûtage où l’on va devoir physiquement réduire la quantité globale des kilomètres, puis le nombre de séances, récupérer au mieux au niveau du sommeil, et se « mettre dedans ».
Gérer son ressenti et la baisse d’activité
C’est toujours perturbant de passer des semaines à enchaîner les séances et courir sur la fatigue, puis en quelques jours, passer à une période moins intense, plus calme.
Il faut penser à gérer son repos et occuper ses temps sans sport. On a tout à coup plus de « liberté car il y a du repos physique, ce qui laisse aussi à cette occasion plus de place à la cogitation.
Instaurez des moments pour vous décentrer de vous même. Voir des amis, faire un cinéma, consacrer plus de temps aux autres. S’isoler n’est pas une solution car le mental-égo va s’imiscer dans les brèches que vous lui laisserez, et faire du « bruit » dont vous n’avez pas besoin.
Le ressenti physique s’affine. Il se peut donc que vous ressentiez toutes vos tensions et vos petits bobos. Vous n’avez pas mal. Vous n’êtes pas blessé. Rappelez-vous qu’à chaque fois que vous commencez à vous reposer, ce processus se met en place, et au final en compétition, tout va très bien.
La confiance en soi vient de la préparation. Vous vous êtes préparés ? N’ayez crainte.
Se mettre dedans mentalement
Réservez-vous des moments de concentration, mais ne versez pas dans la tension en continue. Vous faites, puis vous vous décentrez. Votre préparation est faite, l’essentiel est fait.
Ces moments d’intériorité peuvent vous servir à vous projeter dans votre course. Comme ce qui existe en imagerie mentale.
Cela permet de se retrouver dans l’effort en ayant l’impression d’avoir déjà vécu ce moment, et donc on peut potentiellement moins se tromper, mieux réagir si la situation le demande.
Voyez le profil de votre course, le rythme à adopter, les passages clés, établissez votre plan. Décidez de ce que vous ferez à l’avance en terme de ravitaillements. Définissez vos buts, avec plusieurs options, de façon à ne pas subir si quelque chose ne se passait pas comme prévu. Avec une option A, B, ou C, vous vous « couvrez » mentalement.
Quelqu’un qui se retrouve hors du coup car il a positionné un seul objectif et qu’il n’y est pas dessus, ne va pas savoir quoi faire, et va subir ses émotions. Ces objectifs peuvent être factuels, liés à un rythme de course, une position au classement, un temps imparti, ou encore des plaisirs et sensations à éprouver. Être dedans, dans l’action au moment de courir, c’est le meilleur moyen de réussir.
Le matin même, l’excitation peut monter et vous motiver, pas vous stresser négativement. Utiliser ça pour vous booster. C’est vous qui avez la main !
Toute expérience est bonne à vivre. Ne résistez pas à ce qu’il se passe, vivez pleinement le moment !
Par M.BERTOS / Photo : Christophe Dauphin (lors du 10 km de Pau)
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