Alors que nous sommes en pleine saison des marathons de printemps, une étude* vient de publier ses résultats concernant l’apport nutritionnel des coureurs (liquides, aliments et suppléments) participant au marathon de Séville.
Il s’avère que la réalité est bien loin des recommandations !
Les recommandations
Une bonne nutrition est essentielle pour une performance optimale et une santé à long terme chez les athlètes marathoniens.
Pour commencer, lors d’un effort supérieur à 1 h 30 min, il est conseillé, voire indispensable, de s’alimenter en énergie ; et ce, sous quelque forme que ce soit.
Dès les années 1920, des scientifiques ont montré l’intérêt d’ingérer des glucides pendant l’exercice pour améliorer les performances d’endurance et retarder la survenue de la fatigue.
Bien plus tard, plusieurs autres études établissent que l’apport optimal de glucides est compris entre 1 et 1,5 g/minute soit 60 à 90 g/heure. C’est sûrement ce qui a d’ailleurs mené la Fédération Internationale d’Athlétisme de conseiller l’apport de 60 g de glucides par heure de course.
Les glucides peuvent être apportés à l’organisme sous différentes formes. Il y a tout d’abord les boissons énergétiques qui permettent d’apporter de l’énergie à l’organisme tout en favorisant son hydratation. A raison de 35-50 g de glucides par litre, elles permettent d’économiser le glycogène musculaire et de rééquilibrer l’électrolytique en compensant les pertes en magnésium et potassium.
Au même titre que les boissons énergétiques, les barres et gels énergétiques ont pour objectif d’apporter de l’énergie à l’organisme. Si vous ne prenez pas de boisson énergétique, vous pouvez tabler sur 1 à 1,5 gels/h avec de l’eau.
La réalité
Comme nous vous le disions en introduction, une étude* vient de publier ses résultats concernant l’apport nutritionnel des coureurs (liquides, aliments et suppléments) participant à un marathon.
Au total, 160 coureurs (âge moyen = 42,2 ± 7,3 ans), principalement des hommes (87,5%), qui ont participé au marathon de Séville 2022 ont participé à l’étude.
Les auteurs ont tout d’abord conclu qu’il n’y avait pas de différence significative entre le temps d’arrivée du marathon (de 2 h 12 min à 5 h) ou l’expérience sportive et la consommation de liquides, de glucides, de sodium et de caféine avant et après la compétition.
L’apport en glucides (35 ± 17 g/h), en sodium (192 ± 150 mg/h) et en caféine (57 ± 49 mg/h) a été inférieur aux recommandations actuelles pendant la course.
Cependant, selon les résultats obtenus, les athlètes qui ont respecté les recommandations d’apport de glucides pendant la compétition (60-90 g/h) étaient plus susceptibles de terminer le marathon en moins de 180 minutes.
Quant à l’apport de liquides (466 ± 279 mL/h), il se situait à la limite inférieure des recommandations.
Par Jérôme Sordello
*Jiménez-Alfageme, Garrone, Rodriguez-Sanchez, Romero-García, Sospedra, Giménez-Monzó, Ayala-Guzmán, Martínez-Sanz. Nutritional Intake and Timing of Marathon Runners: Influence of Athlete’s Characteristics and Fueling Practices on Finishing Time. Sports Med Open. 2025
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