Il n’y a pas besoin de regarder très longtemps en arrière pour constater les différences entre les coureurs d’aujourd’hui, et ceux d’hier. Ne serait-ce qu’en jetant un oeil dans le « rétro » de 10 ou 15 en arrière, on procède aujourd’hui différemment pour s’entraîner et réussir.
Et si on regarde encore plus loin (20 ans, 40 ans !) l’écart est encore plus grand.
Les évolutions technologiques
L’outil numéro un du coureur, ce sont les chaussures.
C’est bien connu : la course à pied est un sport simple. Il suffit d’une paire de chaussures, d’un short, d’un t-shirt, et au pas de la porte, on y va ! La pratique est restée simple, même si on veut la complexifier. Mais bien que cela reste un sport accessible pour qui veut « trottiner », courir beaucoup, et courir vite, coûte plus d’argent.
Il n’y a pas si longtemps, une chaussure de compétition coûtait 120 / 140 €, alors qu’aujourd’hui avec les carbones, on est plus entre 180 et 250 €. C’est un autre débat, vu que cet exemple de dépense, ainsi que les autres, les coureurs sont près à le faire.
La chaussure carbone apporte tonicité (plaque), de légèreté (entre 170 et 200gr) avec plus de « confort ». Si tous les coureurs ne se sentent pas à 100% plus rapide avec (certains répondent bien à ces spécificités, d’autres moins), la grande majorité constatent être moins « mâchée » après l’épreuve, ou après les sorties longues durant la préparation.
Un avantage considérable pour pouvoir performer jusqu’au 42è km, moins cabossé par les multiples chocs sur le bitume. Également pour la récupération : finie l’époque où la croyance était « un jour par kilomètres parcourus ». Au bout de 5, 10 jours, on peut se remettre à courir. Et donc, à s’entraîner, à programmer la compétition suivante. On peut faire plus de volume en ayant moins mal, et donc plus de qualité aussi.
L’autre évolution technique majeure, c’est la montre GPS. Aujourd’hui, une montre est bien plus légère qu’il y a 10/15 ans, elle est plus autonome. Le cardio est intégré au poignet. Les informations qu’elle fournit, les mesures physiologiques, les statistiques : tout va être utile pour s’entraîner mieux, seul, ou en collaboration avec un coach. On a plus d’informations, on a donc plus de précision, et de certitudes.
L’accès aux connaissances
Avec les réseaux sociaux, Youtube, les podcasts, tout le monde a accès à une banque de connaissances utile pour le marathon. Heureusement il y a encore quelques passionnés de la lecture, qui prend le temps du développement, et travaille nos capacités cognitives.
La recherche d’information est plus rapide, plus ciblée. C’est un gain de temps et d’énergie. On apprend en faisant des erreurs, aussi, mais on fait moins d’erreur, et on a la solution plus rapidement.
Depuis assez peu, on sait qu’il faudrait entre 50 et 80 gr de glucides par heure (en moyenne) de course. On sait à quel moment de sa course on doit se ravitailler en eau et en sucres. Il est loin le temps où on voyait les africains de l’Est négliger les ravitaillements pour gagner du « temps » et du confort. Le temps où, pendant les sorties longues on s’entraînait à tenir sans boire, pour habituer le corps à faire sans. Le temps où on partait avec un bout de sucre ou de pâte de fruit.
On sait quels sont, à ce jour, les moyens de récupération les plus appropriés, avec le sommeil en numéro un. On est bien plus averti sur les effets de la musculation pour résister aux chocs sur les longues distances. On sait que le charge doit être progressive, que le stress et l’équilibre personnels ont un impact aussi sur les risques de blessures…
Plus sérieux, plus coachés
Avec toutes ces connaissances, les progrès sont plus rapides, et concernent la grande majorité des coureurs, y compris les amateurs. On a donc des coureurs de niveau intermédiaire qui sont plus aptes à franchir le pas vers le marathon. On part moins à l’aveugle, on subit moins les dégâts d’un entraînement fait en excès ou à la va-vite.
Mieux, même ces coureurs-là, pour des objectifs modestes, font appel à un coach. Appreneur, entraîneur entraînant, motivateur, coach mental, soutien moral, il sert à tout et à se décharger du soucis de réflexion pour un entraînement marathon qui est conséquent.
Le marathon reste le graal, mais… Serait-il désacralisé ? Il est moins inhumain d’arriver au bout de 42 km 195, avec un tel background et de tels outils. Il s’est même démocratisé. On a plus de certitudes.
Reste alors à savoir pourquoi on court, et qu’est ce qui nous motive vraiment !
M.BERTOS / Photo : Marathon Vert Rennes
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